« Refresh the revolution ! »

Maria Skvo, correspondante à Ekatérinbourg (Russie)
30 Octobre 2012


« Refresh the revolution ! », c'est avec ce slogan que Matthieu Martin, jeune artiste français, est venu à Ekatérinbourg, une ville de 1,5 millions d’habitants, à la frontière de l’Europe et l’Asie. Malgré un titre provocateur, le projet du jeune français est bien pacifique. Invité dans la cadre de la 2ème biennale industrielle de l’art contemporain qui s’est tenue du 13 septembre au 22 octobre, il a décidé de « rafraichir la révolution » qui s’est manifestée pour lui en constructivisme.


L’idée est de repeindre la tour blanche, un monument de constructivisme, en blanc, sa couleur initiale. Cette tour a été créée dans les années 1930 comme réservoir. Actuellement abandonnée, couverte de graffitis, c’est elle qui a attiré l’attention du peintre. La contradiction entre la géométrie initiale et les graffitis chaotiques ont donné l’envie à Matthieu Martin de travailler avec cet objet. Cet acte poétique a donné une nouvelle vie à un monument historique , également sujet à un documentaire qui a été présenté au public.

Cette tour, située dans le quartier ouvrier d'Uralmash, est bien inscrite dans le contexte de la Biennale qui voit la vie industrielle non seulement comme l’héritage mais aussi comme la pratique de gens et de leur espace, parfois cachée par la culture de consommation. La Biennale d’Oural est une industrie des sens en matière de réinterprétation de formes culturelles d’une époque industrielle, cherchant à dépasser les limites de l’opposition production-consommation dans le domaine artistique, culturel et social.

Constructivisme: Mouvement révolutionnaire dans l'art et l'architecture de Russie, fondé à Moscou en 1917 par Vladimir Tatline, et qui s'inspire des matériaux des industries et technologies modernes.